Étude de cas : accompagner un couple en difficulté face à la sexualité

La demande initiale

Un couple dans la trentaine prend rendez-vous en thérapie de couple et en sexothérapie.

Lui exprime une grande frustration : il dit que sa compagne refuse presque toujours les rapports sexuels, et qu’il se sent rejeté, incompris, parfois même humilié.

Elle, de son côté, explique qu’elle n’ose plus avoir de relations car les éjaculations précoces de son partenaire la déstabilisent. Elle dit ne plus savoir comment réagir, oscillant entre culpabilité, agacement et découragement.

Tous deux arrivent épuisés, dans une impasse relationnelle et intime. Chacun souffre, mais chacun se sent également enfermé dans un rôle : lui dans la frustration et la colère, elle dans la peur et la distance.

Le processus thérapeutique

1. Restaurer la communication

La première étape a consisté à créer un espace sécurisé où chacun pouvait exprimer ses émotions sans être interrompu ni jugé.

  • Il a pu dire sa tristesse de ne plus se sentir désiré.
  • Elle a pu exprimer la pression qu’elle ressentait à chaque rapport et son sentiment d’échec.

En posant ce cadre d’écoute, le couple a pu entendre la souffrance de l’autre, au-delà des reproches.

2. Comprendre les mécanismes en jeu

Nous avons travaillé à identifier les cercles vicieux :

  • Plus il insistait, plus elle se fermait.
  • Plus elle se fermait, plus il se sentait rejeté et insistait encore davantage.

Le symptôme sexuel (l’éjaculation précoce) n’était pas isolé, mais lié à la dynamique relationnelle et émotionnelle du couple.

3. Introduire des exercices concrets

En parallèle du travail de parole, j’ai proposé :

  • des exercices de recentrage sur le corps, pour diminuer la pression de “réussir” l’acte sexuel,
  • un travail sur le rythme et les attentes, en introduisant progressivement des moments d’intimité sans objectif de performance,
  • des outils de gestion de l’anxiété pour lui, afin de mieux appréhender l’éjaculation,
  • un travail sur la revalorisation du désir féminin, pour elle, afin qu’elle se reconnecte à son plaisir sans crainte.

4. Accompagner la transformation

Au fil des séances, chacun a pu prendre conscience de son rôle dans la dynamique et expérimenter de nouvelles manières d’être en relation. Le couple a appris à :

  • parler de sexualité sans tabou,
  • retrouver une complicité en dehors de la chambre,
  • redonner de la place au plaisir partagé, sans pression de résultat.

L’issue du processus

Après plusieurs mois, le couple décrit une évolution positive :

  • Lui se sent moins prisonnier de son éjaculation précoce, ayant appris à l’accueillir avec moins de peur et à explorer d’autres formes de plaisir.
  • Elle dit avoir retrouvé une liberté et une curiosité dans sa sexualité, sans crainte permanente de déception.
  • Ensemble, ils rapportent avoir retrouvé une complicité et une intimité qu’ils pensaient perdues.

Ils savent que la perfection n’existe pas, mais ils ont acquis des outils pour continuer à avancer et s’ajuster l’un à l’autre.
En résumé

Cette étude de cas illustre comment un couple, pris dans un cycle de reproches et de blocages sexuels, peut retrouver un chemin de dialogue, de compréhension et d’intimité grâce à un accompagnement thérapeutique.

👉 Chaque parcours est unique. Si vous traversez des difficultés similaires, la thérapie de couple et la sexothérapie peuvent offrir un espace pour transformer vos impasses en opportunités de croissance commune.

 

 

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